Lorsqu’un locataire quitte un logement, beaucoup de propriétaires envisagent une augmentation du loyer pour le nouveau bail. Mais jusqu’où un bailleur peut-il aller, notamment après avoir réalisé des travaux dans le bien ? Entre la loi, les zones tendues, l’IRL (Indice de Référence des Loyers) et les règles de gestion locative, la marge de manœuvre du propriétaire est bien encadrée. Découvrons ensemble ce que la réglementation permet réellement. Focus !
Sommaire
Peut-on augmenter librement le loyer entre deux locataires ?
En France, la hausse du loyer entre deux locataires dépend avant tout de la localisation du logement. Si celui-ci se trouve dans une zone tendue, c’est-à-dire où la demande de logements est supérieure à l’offre, la loi encadre strictement la fixation du montant du loyer.
En effet, dans ces zones dites tendues, le bailleur ne peut pas fixer un nouveau loyer librement : il doit respecter le montant du dernier bail signé, sauf exceptions précises. Hors zone tendue, la liberté est plus grande, mais elle reste encadrée par des règles de proportionnalité. L’objectif de cette mesure imobilière est clair : éviter des augmentations de loyers excessives qui aggraveraient la pénurie de logements accessibles.
Quels travaux permettent une augmentation de loyer ?
Une augmentation du loyer s’avère possible, selon la loi, après la réalisation de travaux d’amélioration ou de rénovation significative. Toutefois, ces travaux doivent véritablement augmenter la qualité du logement ou réduire sa consommation énergétique. En termes claires, changer la peinture ou réparer une fuite ne suffit pas. En revanche, les réparations suivantes peuvent justifier une augmentation du loyer :
- une rénovation complète de la cuisine ;
- l’isolation thermique ou ;
- la modernisation du système de chauffage.
Pour être prise en compte, la valeur des travaux de rénovation doit représenter au moins la moitié du coût annuel du loyer. Dans ce cas, le propriétaire peut réévaluer le loyer à la relocation, même en zone tendue, mais selon des règles précises fixées par le décret en vigueur.
Comment calculer l’augmentation autorisée selon l’IRL ?
L’Indice de Référence des Loyers (IRL) sert de base à la revalorisation des loyers. Il est publié chaque trimestre par l’INSEE. Si le bail initial comporte une clause de révision, le bailleur peut appliquer la variation de l’IRL sur le montant du loyer. Cependant, entre deux locataires, cette règle s’applique uniquement si le logement a subi des travaux justifiant une revalorisation.
Ainsi, le loyer peut être augmenté selon la formule suivante :
Nouveau loyer = ancien loyer × (IRL du trimestre en cours / IRL du trimestre précédent).
Cette méthode garantit une hausse cohérente avec l’évolution du coût de la vie, sans dépassement abusif. Ainsi, vous pouvez fixer un loyer compétitif et maximiser vos profits tout en respectant le pouvoir d’achat de vos locataires.
Quelles sont les règles spécifiques dans les zones tendues ?
Dans les zones tendues, le dispositif d’encadrement des loyers impose des règles strictes. Le bailleur ne peut augmenter le loyer qu’à certaines conditions :
- s’il justifie de travaux d’amélioration significatifs ;
- si le loyer précédent était manifestement sous-évalué ;
- ou si le logement a été inoccupé plus de dix-huit mois.
Même dans ces cas, le nouveau montant ne peut pas dépasser un certain plafond fixé par les références locales de loyers. Ces plafonds varient selon la surface, la localisation et le type de logement. Le non-respect de ces règles peut exposer le propriétaire à des sanctions administratives.
Quels conseils pour une gestion locative équilibrée ?

Pour éviter les litiges, il est conseillé aux bailleurs de se référer aux loyers de référence fixés par la préfecture et de vérifier les dispositions de la loi Alur. En cas de travaux, conserver toutes les factures est essentiel pour justifier la hausse du loyer.
Une gestion prudente et conforme à la réglementation protège à la fois les locataires et les propriétaires. Une augmentation excessive peut décourager les candidats à la location, tandis qu’un loyer sous-évalué limite la rentabilité du bien. Trouver le bon équilibre reste la clé d’une gestion locative réussie.
Articles similaires
- Comment souscrire à une assurance loyers impayés avec un locataire déjà en place ?
- 1 mois de préavis logement : ce que change la nouvelle loi 2025 pour les locataires
- APL 2025 : combien pouvez-vous toucher pour un loyer de 600 euros quand on est seul ?
- Location : combien de mois de loyer impayés avant l’expulsion ?
- Nouvelle loi sur l’expulsion de logement : ce qui change en 2024

Thomas est un rédacteur passionné par la finance, la formation et le service public, avec un souci constant de clarté et d’accessibilité.











